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Pour cette exposition intitulée "En quête du lieu", je propose une œuvre en deux parties :

 

Premièrement, une série de cinq cadres présentant des photomontages d’architecture.


Ces photomontages ont été réalisés dans un contexte précis : ce sont des lieux de résidence ou les ateliers d’artistes fictifs issus de mon projet de thèse, une fiction de visant à imaginer l’histoire de l’art du futur.

 

Deuxièmement, 5 séries de cartes postales, présentant sur leur recto ces mêmes photomontages, seront offertes aux spectateurs visitant l’exposition. Sur le verso, elles portent des éléments que l’on trouve sur les cartes postales ordinaires : lieu, auteur de la photographie, date, collection, adresse d’un site internet reliant ces cartes à un contexte fictionnel plus large mis en scène sur le web. Elles portent également, dans le cadre réservé à l’affranchissement, une consigne : « écrivez mon histoire et envoyez la moi ». Le spectateur est ainsi invité à réfléchir à cette « quête du lieu » qui donne son nom à l’exposition, invité à projeter sa propre fiction sur l’image qui lui est proposée, et à la partager avec son entourage.

 

Note d’intention :

 

Mon projet de thèse étudie le paradoxe temporel à travers la création d’archives du futur : Archives biographiques, historiques, qui sont réalisées avec le soin méticuleux d’un faussaire. Au sein de notre ligne de recherche, "Fictions et Interactions", nous étudions des formes d’interactions mettant en œuvre, le plus souvent, des éléments technologiques. Le projet présenté ici répond à la fois de la fiction et de la question de l’interaction : le spectateur s’empare de l’œuvre, se l’approprie. Il devient acteur de l’œuvre en la diffusant, y marquant sa propre vision. Le choix de la carte postale comme support répond à mes recherches sur le paradoxe temporel : on propose au spectateur d’envoyer une carte illustrée de bâtiments qui n’existent pas encore, à l’heure où ce mode de communication lent tombe en désuétude dans une société de l’immédiateté, propose à ce spectateur une réflexion sur le lieu, le temps, et nos modes d’interaction et de partage avec autrui.

 

Par ailleurs, l’intégralité de mon projet se propose de raconter ce futur sous l’angle de l’archive, ce qui permet d’envisager la question de la ruine, de la disparition de toutes choses, ainsi que la pertinence même de l’histoire, nécessairement soumise à l’étude d’archives que l’ont peut contrefaire. Donner au spectateur cet objet destiné à devenir une archive, équivaut à disséminer dans le territoire des faux, créant de multiples histoires sur un même objet, lui-même fictionnel.

Alice Forge

Going Postal

João Agreli-Totem
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