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Sur un mur blanc, sept marches de bois prises dans un mouvement hélicoïdal instaurent un événement spatial ambigu, entre émergence d’une surface vierge et interruption par un plan écran. Située dans un entre-deux, la séquence de cette volée se fait source d’une indécidable perception en insinuant l’existence d’un lieu rendu partiellement invisible ou en devenir. Si l’escalier est un lieu transitoire vertical défini et stable entre deux espaces donnés superposés, cette configuration déploie un espace transitionnel paradoxal entre le visible et l’invisible certes, mais aussi entre le tangible et l’illusoire. Par un jeu de reflet avec le dallage en marbre noir, le regard invité à suivre son mouvement ascendant est ramené dans le sol creusé par une profondeur virtuelle avant d’être ressaisi par celle-ci dans ce même mouvement. La réflexion au sol inverse la relation de cause à effet qui la lie à cette configuration en s’offrant comme son origine idéelle, stabilisant par là-même l’hésitation perceptuelle.

Traduisant une intensité spatiale prise dans un double mouvement d’extraction hors de l’indistinct et de matérialisation de la forme, l’espace créé par ces quelques marches se donne à voir, dans une perspective phénoménologique, comme le lieu de la survenue d’un évènement esthétique.

Perin Emel Yavuz

Edith Magnan

Stairs

João Agreli-Totem

Stairs, iroko,150 (L) x 50 (P) x 140 (h) cm, 2012, animation 3D : Yannick Blanchouin

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